Un peu d’histoire (deuxième partie)

Le développement de l’habitat s’effectua selon les besoins rencontrés à différentes époques. Avec des climats arides et toujours changeant, le coté pratique avait de loin la priorité sur l’esthétique et chaque composant et matériau avait sa raison d’être. La demande et les besoins toujours grandissants fit évoluer la technologie du bâtiment de façon drastique et donna naissance aux différents types architecturaux d’aujourd’hui. En nous basant sur le passé comme référence, nous pouvons avoir une bonne compréhension de l’interaction entre les différents matériaux et composants de la maison dont nous faisons l’inspection. L’année de construction nous indiquera les méthodes de construction utilisés et quand l’âge de la maison nous est inconnue, il sera possible d’en connaître approximativement la période à laquelle elle fut construite à la vue du type de matériaux utilisés.


La maison d’inspiration française s’est rapidement retrouvée inadéquate pour faire face aux rigueurs climatiques du Québec. L’évolution de l’espace sous les bâtiment a suivi le cheminement et les changements en relation avec les modes de vie et des méthodes de construction disponibles selon les régions. Les premières maisons étaient construites sans fondation et les assises se retrouvaient directement sur la terre battue et la structure se composait de rondins.

Ne répondant pas aux besoins, ces maisons furent transformées pour être érigées sur une fondation de pierres. Au début du 19e siècle, ces fondations de pierres que l’on appelle « moellons »  se sont vues adaptées aux climats locaux pour y recevoir les nouvelles structures. C’est ainsi que ces fondations devenaient plus profondes pour contrer les mouvements du sol causés par le gel. Elles furent aussi élargies donnant une stabilité surprenante pouvant facilement recevoir des bâtisses jusqu’à 3 étages de hauteur. La structure des murs était composée de poteaux de bois dont l’extérieur était fait de pièces de madriers superposées et l’intérieur consistait de planchettes de bois qui laisseront place un peu plus tard aux languettes recouvertes de plâtre (crépi).

L’augmentation de la hauteur de l’espace sous les bâtiments pouvait servir de lieu de rangement et permis l’introduction des services sanitaires au début du 20e siècle, d’où le nom « vide sanitaire ». Avec le temps, l’ajout d’autres composants des systèmes mécaniques incluant l’alimentation en eau, la ventilation et l’électricité transforma le vide sanitaire trop peu profond, en cave de service.

Les années 40-50 virent l’apparition des fondations en blocs de béton mais la venue du béton coulé sera vite adoptée par les constructeurs à cause de la facilité dont on pouvait y donner toutes les formes voulues. Depuis le début des années 40, la charpenterie se transforma pour accueillir le colombage de 2X4 recouvert de fourrure de bois pour y recevoir le gypse que l’on connaît aujourd’hui depuis 60 ans. Il y eut plusieurs tentatives dans le passé pour essayer d’isoler adéquatement les maisons, le brin de scie (rip) ou les copeaux de bois qu’on introduisait entre les colombages et dans les vides sous toits fut mis à l’essai. Le coton et des journaux (gazette) ont aussi été présents pour quelques temps mais sans vraiment donner de bons résultat. L’isolation des bâtiments comme nous connaissons n’a commencer à être vraiment présent que vers les années 60 et c’est aussi à cette même période que nous avons vu le début des revêtements extérieurs en panneaux. De formes et de matériaux très variés, les revêtement en panneaux suivirent les tendances de la construction et des types architecturaux. Nous pouvons encore à ce jour y retrouver des panneaux de vinyle, d’aluminium, de bois-composé et de ferro-ciment.

La venue de nouvelles normes d’isolation au début des années 80 fit que le colombage de 2X4 qui était utilisé pour l’érection des murs n’était plus adéquat et laissa place à un colombage plus large, soit le 2X6. Avec l’augmentation de l’épaisseur des murs, il sera possible d’y mettre un plus grand volume de matériel isolant. La structure des planchers changea aussi et c’est ainsi que les solives de bois firent place aux poutrelles pré-usinés. Les revêtements extérieurs acryliques sont aussi devenus populaire durant ces mêmes années.

La demande et les besoins ont fait en sorte que nous avons dû sans cesse créer de nouveaux matériaux et c’est avec essais et erreurs que nous en sommes arrivé à utiliser les matériaux d’aujourd’hui. Le temps donnera raison aux plus résistants et contribuera à influencer nos choix futurs. L’arrivée de nouveaux produits et de nouvelles technologies servira à toujours essayer de nous rendre la vie plus facile. Hmmm!!  Je me demande de quoi nous aurions l’air si nous nous retrouvions tout d’un coup à vivre à l’année dans une maison des années 1800...?




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