Un petit mot sur la brique

Utilisée depuis de milliers d’années, la brique est sans contredit l’élément de construction le plus populaire à l’échelle de la planète. Sa simplicité, son faible coût et sa durabilité en a fait le matériau de choix pour la construction de bâtiments et de monuments que l’on peut encore voir debout aujourd’hui après avoir subi les attaques de dame nature pendant des siècles, voir même des millénaires.

Fabriquées de façon très simple, il est possible de faire des briques de bonne qualité avec très peu  d’équipement. Avant l’arrivée de l’ère moderne, les briques étaient faites manuellement sur le lieu du chantier même, l’argile extraite du sol lors du creusage des fondations était mélangée à du sable. Façonnées à la main, elles étaient mises à sécher pendant plusieurs jours et ensuite cuites près d’un feu. Les briques devaient être réarrangées régulièrement pour essayer d’obtenir une cuisson uniforme car celles placées trop près du feu étaient souvent déformées et décolorées par la chaleur et les plus éloignées ne cuisaient pas. L’arrivée de l’ère moderne fit qu’au milieu du 19e siècle, l’industrie de la fabrication de briques était bien implantée en Amérique du nord comptant plusieurs briqueteries où des machines actionnées par des engins à vapeur, produisaient des briques beaucoup plus rapidement et de meilleur qualité, plus dures et plus uniformes.

Empilées les unes sur les autres de façon alternée, l’agencement des briques formant un mur se nomme «l’appareil». Le type de mur à construire et le facteur économique viendra influencer la manières d’en faire la pose et le design qui en ressortira. Tout dépendamment de l’appareil, il sera possible d’en voir l’extrémité de la brique (la boutisse) ou bien le coté de celle-ci (la panneresse). Le mortier est le coussin sur lequel repose les briques et les lie les unes aux autres. Jusqu’à la fin du 19e siècle, le mortier était ordinairement un mélange de chaux et de sable. Plus tard, la chaux fut remplacée par le ciment portland donnant un mélange beaucoup plus dur et la couleur du sable utilisé en déterminait la couleur du mortier.


Fissure en fermeture éclair à gauche causée par un mouvement du mur de fondation. A droite, désagrègement du mortier.

Étant donné la bonne qualité des briques d’aujourd’hui, la qualité de la main d’œuvre sera donc plus importante que le choix de la brique elle même. La majorité des problèmes rencontrés est causée par de mauvaises conditions de pose ou une détérioration des composants adjacents venant affecter le parement de maçonnerie. Les infiltrations d’eau derrière le mur provenant du toit, des fenêtres ou des solins causera une dégradation prématurée de l’appareil. La forme que les briqueteurs donnent aux joints aura une incidence directe sur la longévité de l’ensemble du parement. Un bon joint devra avoir une forme qui rejette l’eau vers l’extérieur et sera comprimé lors de la pose.  Le mur de brique n’est pas structural en lui-même, il doit être retenu à la charpente à l’aide de feuillards (ancrages). Ces ancrages, généralement d’acier galvanisé, viendront retenir le mur, advenant une infiltration d’eau entre la brique et la charpente, les clous utilisés finiront par rouiller et le feuillards se détacheront de la charpente ce qui causera des bombements dans le mur de brique que l’on appelle «ventres de bœufs». Il est conseillé d’utiliser des clous ou des vis galvanisées pour attacher les feuillards à la charpente et en calfeutrer la tête avec un produit bitumineux pour empêcher l’eau de s’infiltrer dans le bois. Il est important d’avoir des chantepleures à la base du mur. Les chantepleures sont des ouvertures retrouvées généralement à toutes les trois briques qui laisseront circuler l’air derrière le parement et permettra à l’humidité de s’en échapper.

La brique et le mortier sont des matériaux poreux qui absorberont l’humidité. Advenant une trop grosse quantité d’air mélangé au mortier, l’eau y pénétrera et les cycles de gel dégel y feront éclater la surface causant un désagrègement en poussière des joints. La même chose est aussi vraie pour la brique, c’est pourquoi il peut être recommandé d’imperméabiliser le mur avec un produit à base de siloxane qui viendra sceller les joints et les briques pour les rendre hydrofuges. L’efflorescence est aussi un problème qui est rencontré souvent (voir ma chronique Taches blanches sur les murs de fondation). Il n’est pas conseillé de peinturer un mur de brique car l’humidité venant de l’intérieur ne pourra s’en échapper. Vous ne devriez jamais laver un parement de brique à l’aide d’un vaporisateur à pression, en fait, il n’est pas recommandé de laver quoi que se soit sur une maison avec une telle machine car la pression du jet d’eau finira par aggraver des fissures ou autres bris déjà existants et l’eau finira par infiltrer l’intérieur des murs. N’utilisez pas de machine à jet de sable non plus, ce procédé détériore les briques, si vous devez absolument nettoyer un parement de maçonnerie, il est préférable d’utiliser de la vapeur sous haute pression.

Les fissures retrouvées dans les joints seront pour la majorité du temps causées par un trouble structural de la fondation, dans certains cas, vous devrez avoir recours à un expert pour vérifier et réparer la fondation. Faite l’inspection de vos murs de briques au moins une fois à tous les ans, un désagrègement des joints, l’apparition de fissures, des  briques cassées ou autre vous donneront un aperçu de l’état de santé de votre maison.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire