Une couverture, sur le bardeau d’asphalte

Avec un assortiment de couleurs, textures et formes des plus variées, le bardeau d’asphalte est devenu sans contredit le matériau de revêtement de couverture pour les toits résidentiels à forte pente le plus utilisé au Canada et dans toute l’Amérique du Nord. C’est au milieu des années 1800 que fût découvert l’un des perfectionnements les plus réussis dans l’histoire des matériaux de construction. En saturant des couches de feutre avec du goudron de houille et ensuite recouverts d’une couche de sable ou de coquilles moulues, ce nouveau matériau se révéla si fiable et abordable qu’il a dès lors, suscité l’intérêt des grands manufacturiers et intervenants de l’industrie de la construction.

En 1903, pour en facilité la manipulation et la pose, Henry Reynolds du Michigan eut l’idée d’en tailler des pièces individuelles. C’est bardeaux étaient découpés à la main et c’est en 1915 que le découpage à l’emporte-pièce des rouleaux en continu fut introduit dans le processus de fabrication. Dans les années 1920, le rendement des bardeaux fut amélioré par la création d’un modèle en forme de losange, qui augmentait la résistance au vent. Le goudron fut aussi remplacé par l’asphalte, ce qui donnait plus de souplesse au bardeaux.

Plusieurs innovations vinrent s’ajouter au fil des années pour en améliorer la qualité. Vers les années 40, le système d’entrelacement des bardeaux en augmentait la résistance au vent et l’étanchéité y fut aussi améliorée en y ajoutant de la colle, ce qui contribua grandement à diminuer les risques d’infiltration des toits à pente faible. Le bardeau en bandes tel que nous le connaissons fit son apparition dans les années 60 et 70 et l’armature en feutre de chiffon fut remplacée par un matériau cellulosique. Des bandes autocollantes furent rajoutées aux bardeaux durant la fabrication, éliminant ainsi le besoin d’ajouter la colle au moment de l’installation.

La pose du bardeau doit se faire de façon consciencieuse pour en assurer une longévité maximale. Sa durée de vie moyenne qui peut jouer entre 15 et 20 ans sera grandement influencée par plusieurs facteurs incluant la qualité du matériau en question, la pose, la structure du sous-toit et sa ventilation, l’environnement immédiat et l’exposition aux éléments.



La mousse retrouvée sur cette couverture de la photo #1 est causée par la présence d’un arbre dont les branches s’étendent au dessus de la partie affectée. Avec le coté de cette toiture constamment à l’ombre et à l’humidité, les petits détritus en décomposition provenant des branches contribuent à la formation de cette matière. La mousse peut être enlevée à l’aide d’un brossage léger tout en prenant soin de ne pas endommager le bardeau. Si laissée à elle-même, cette partie de couverture se désagrégera plus rapidement que le reste de la toiture. L’idéal serait de couper l’arbre tout simplement (voir ma chronique, dommages causés par les arbres).

Les déplacements de la structure et des support du toit peuvent causer des déformations et le gondolement des bardeaux, l’une des raisons pourquoi il n’est pas recommandé d’installer un revêtement de bardeau sur un toit de planches, un contreplaqué devrait au préalable y être installer.  L’exposition à la chaleur torride et les variations drastiques de température peuvent causer des craquelures et fissures sur le bardeau venant diminuer sa longévité. Comme nous voyons à la photo #2, les craquelures peuvent aussi être causées par des mouvements de la structure du toit.

La présence excessive de granulats retrouvée dans les gouttières et à la sortie des descentes pluviales peut indiquer une piètre qualité du bardeau, un défaut de manufacture ou un vieillissement prématuré dû aux éléments et à l’environnement immédiat de la toiture. Il est bon d’en nettoyer les gouttières après leur découverte car ceux-ci s’entasseront comme un «pain» de granulats dans le fond et l’endommagera. Il serait conseillé d’en faire un suivi lors de votre inspection préventive annuelle. Il est normal de retrouver des granulats se détachant des bardeaux dans la première et deuxième année suivant l’installation comme le fait foi la photo #3. Cependant, il y aurait lieu de s’inquiéter advenant la découverte de plaques de bardeaux dénudés de granulat qui seraient ensuite endommagés par les rayons ultraviolets du soleil.

Le roulement des coins des bardeaux sera causé par un assèchement de celui-ci causé par une évaporation des produits pétroliers du bardeau. Une toiture dont les bardeaux sont rendu à ce stade est à la fin de sa durée de vie et doit être changée. Il est fréquent de voir des dommages dans le bas des couvertures comme le démontre la photo #4. Une piètre circulation de l’entretoit et une perte de chaleur provenant de la maison provoquera l’apparition de digues de glaces (voir ma chronique sur ce sujet) qui viendra endommager le revêtement et causera éventuellement des infiltrations.

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